Différence entre les mâles et les femelles langoustine
La langoustine est un animal gonochorique, c’est-à-dire qu’il existe des individus mâles et femelles, qui assurent la reproduction. Les cellules reproductrices mâles (spermatozoïdes) et les cellules reproductrices femelles (ovules) sont donc produites par des individus différents.
Une différence très marquée et visible permet de distinguer les mâles des femelles, on parle de dysmorphisme sexuel.
La langoustine mâle a les deux premières paires de pléopodes (appendices situés sur l’abdomen) plus développées que les paires suivantes et dirigées vers l’avant, notamment pour canaliser l’écoulement de sperme lors du rapprochement sexuel. Les orifices sexuels sont situés à la base de la dernière paire de pattes locomotrices.
La langoustine femelle quant à elle possède des appendices abdominaux identiques excepté la première paire atrophiée permettant ainsi l’approche des organes copulateurs mâles. Sous l’abdomen sont présents des soies ovigères (situées sur la face ventrale ces soies servent à fixer les œufs lors de la période d’incubation). Les orifices sexuels des femelles sont situés à la base de la troisième paire de pattes locomotrices.
Reproduction de la langoustine
Le mâle est attiré par des phéromones produits par la femelle qui vient de muer. La mue de la langoustine a lieu une fois par an au printemps. Il dépose en utilisant les deux premières paires de pléopodes un sac spermatophore (gelée où se trouve tous les spermatozoïdes, celui-ci est mou mais durcit en quelques heures) dans la spermathèque de la femelle également appelé thelycum. C’est une logette située entre les dernières paires de péréiopodes.
Au moment de la ponte les femelles doivent déjà porter un spermatophore. Les œufs après la ponte sont fixés aux soies ovigères (entre 650 et 4000 œufs) sous l’abdomen pour une incubation de 8 mois. La femelle est alors dite grainée. Durant cette période les appendices abdominaux sont constamment agités pour favorisés l’oxygénation. Pendant les 8 mois d’incubation la femelle ne quitte pratiquement pas son terrier. Les larves éclosent au stade « prézoé », aux alentours de mars-avril une période qui coïnciderait au bloom phytoplanctonique du printemps. La phase larvaire dure 2 à 3 semaines, celle-ci est pélagique (en pleine eau) ce qui favorise la dissémination des larves.
La maturité sexuelle serait atteinte vers 4 ans pour les mâles et 3 ans pour les femelles (déterminée à l’aide de l’observation des caractères sexuels secondaires).