Dans ce nouveau spectacle, il pose une étrange question : Serions-nous encore un peu poisson ?

Certes, nous ne respirons plus sous l’eau, mais c’est à l’Océan et au cycle de l’eau que nous devons notre souffle, une inspiration sur deux même, puisque 50% de l’oxygène de notre planète y est produit. Notre intimité secrète se révèle encore davantage à plonger dans nos profondeurs intimes. Sous notre peau, 45 litres d’eau étonnement salée baignent nos organes. Nous pleurons, nous transpirons de l’eau saumâtre. Similaire à celle, dit-on, des estuaires et autres marais salants dans lesquels vivaient nos lointains ancêtres, pourvus de branchies.

Aux sources de chacune de nos existences, se tient encore ce petit fœtus aux doigts palmés, plus nageoires que mains nageant dans l’amnios de nos mères, sorte de petites mers portatives qui reproduisent les conditions de ce milieu aquatique qui jadis porta nos aïeux. Au moment de s’aventurer sur la terre ferme, nos ancêtres ont intériorisé dans leur propre corps l’environnement qu’ils s’apprêtaient à quitter. C’est ainsi, à l’Océan qu’on croit seulement nous faire face, répond en écho cet Océan intérieur que nous cachons sous notre peau. Voilà pourquoi nous rêvons d’Océan, de milieux aquatiques, voilà pourquoi ils nous attirent, voilà pourquoi nous sommes si liés à eux qu’il devient inconcevable de séparer nos destins, de ne pas s’inquiéter de leur devenir qui est aussi le nôtre.

David Wahl nous invite dans ce spectacle diffusé en exclusivité pour ses premières représentations dans l’Auditorium d’Océanopolis à l’exploration de ce poisson intérieur, à partir à la rencontre de cet être aquatique que nous sommes fabuleusement restés.

S’il est difficile de s’imaginer cousins d’une truite, force est de constater, à écouter notre facétieux conteur, que la proximité est plus étroite qu’on ne le pense. Des doigts palmés des fœtus à l’existence des sirènes, David Wahl nous invite à une plongée surprenante et poétique dans notre intimité aquatique…