Poissons multicolores, récif corallien, lagon, requins, et serre tropicale : mettez le cap sur les mers chaudes et la ceinture intertropicale. 700 espèces de poissons et invertébrés vous sont présentés ici dans leur habitat naturel avec une eau de mer maintenue à 25°C !
Le bassin des requins d’Océanopolis
A OCEANOPOLIS, Le bassin de 1 000 m3 et de 17 m de diamètre est habité de multiples espèces : requin pointe noire, requin zèbre, aileron blanc du lagon, requin gris de récif, poisson scie… Reconstituant une partie d’atoll de la Polynésie Française, il peut être vu de trois points différents.
En savoir plus sur les requins
Les requins se différencient des autres poissons notamment par la nature de leur squelette.
Le squelette du requin est souple. Il n’est pas calcifié comme le nôtre ou celui des poissons osseux, mais de structure cartilagineuse. Les requins appartiennent au groupe des poissons cartilagineux : les chondrichtyens.
Leurs fentes branchiales sont apparentes (5 à 7 paires), ils appartiennent au groupe des élasmobranches.
Les requins se différencient aussi par leur peau qui est recouverte de petites dents. Ils possèdent également une nageoire caudale et pour la plupart plusieurs rangées de dents.
Le requin baleine
Connaissez-vous ce requin ?
C’est le plus grand poisson du monde. Le requin baleine peut mesurer jusqu’à 15 mètres.
Ce requin vit pratiquement dans toutes les mers du monde. Le requin baleine à un cousin qui fréquente nos côtes pendant l’été. Un animal qui était d’ailleurs chassé autrefois pour la richesse en huile de son foie : c’est le requin pèlerin. Il nage souvent la bouche ouverte. Remarquez que contrairement aux autres requins, sa bouche s’ouvre à l’extrémité de la tête.
En s’approchant de la bouche, nous n’apercevons pas de dents. Elles sont très réduites car ce requin se nourrit de petites proies, du plancton. Il filtre l’eau par un système de peigne au niveau des branchies.
Tous requins, tous différents
Les requins sont présents dans les océans depuis 450 millions d’années.
On compte plus de 500 espèces de requins. Tous ne se ressemblent pas : ils ont des tailles, des formes, des couleurs et même des comportements différents. Mais ils sont tous adaptés à leur milieu, qu’ils vivent en pleine mer ou sur le fond.
Les requins vivent dans toutes les mers du monde, mais le nombre d’espèces recensées est le plus important dans les eaux tropicales. L’une des régions les plus riches en grands requins est l’océan Indien, plus précisément au large de Madagascar. On peut y rencontrer le grand requin blanc, le requin tigre, le requin mako et le requin-citron.
Dans les régions polaires vivent aussi de grands requins. Le requin du Groenland nage sous la banquise et peut se nourrir de phoques annelés. Un phoque annelé soigné à Océanopolis, il y a quelques années, a d’ailleurs été retrouvé dans l’estomac d’un de ces requins.
D’autres requins comme le requin bouledogue peuvent remonter des fleuves (il supporte l’eau saumâtre). Il a été observé dans le Mississippi (USA), dans l’Amazone (Amérique du sud) et dans le Gange (Inde).
La plupart des requins vivent entre 0 et 200 mètres de profondeur, près des côtes ou au large, mais certaines espèces fréquentent les abysses : les squalelets féroces qui ne mesurent que 50 cm sont capables de vivre à 3 500 mètres de profondeur.
Savez-vous combien mesure le plus petit des requins ?
25 cm. C’est le requin pygmée.
En moyenne, les requins mesurent entre 2 mètres et 2,50 mètres.
Tous les requins ne sont pas gris ou blancs. Certaines espèces ont des taches de couleur comme les requins zèbres. Les requins tapis qui vivent sur le sable prennent la couleur du fond pour se camoufler.
Connaissez-vous des requins qui ont des formes originales ?
► Les requins scies ont devant la tête un rostre aplati avec des dents et des barbillons sur le côté.
► Le requin marteau a une tête avec deux côtés larges et aplatis à l’extrémité desquels se trouvent les yeux.
► Le requin tapis a un corps très aplati et des barbillons au bout de la tête.
► Le requin renard a une queue très longue. Il s’en sert pour rabattre et assommer ses proies.
► Le requin-nourrice possède des yeux minuscules et il a une tête plate ornée de barbillons utilisés comme sonde pour détecter les odeurs de ses proies.
Requins et mythologie
Dans notre civilisation occidentale, la peur du requin persiste. Cette peur est entretenue par des films comme les « Dents de la mer ». Au contraire, dans certaines îles du Pacifique, les requins sont vénérés comme des dieux. En Australie des représentations de requins ont été peintes par les aborigènes sur les murs des grottes ou le tronc des arbres. Pour les scientifiques, les requins sont un sujet d’étude passionnant.
Le requin a mauvaise réputation mais celle-ci est très largement exagérée.
Savez-vous combien de personnes se font attaquer tous les ans par les requins ?
Les attaques de requins
25 seulement alors que les serpents tuent 50 000 personnes par an.
Bien que les requins soient très abondants, le nombre d’attaques est cependant très restreint.
Ils confondraient le comportement de l’Homme avec celui de leurs proies.
Seulement 20 espèces sont impliquées dans des attaques, et 4 espèces sont considérées comme réellement dangereuses pour l’homme :
► Le grand requin blanc
► Le requin bouledogue
► Le requin tigre
► Le requin océanique
Les surdoués de la prédation
Ils sont équipés pour la chasse et pour leur propre protection. Ils sont capables de détecter des odeurs, de percevoir les mouvements, les vibrations de l’eau et les ondes sonores même à de longues distances. Sur de plus courtes distances, le requin détecte visuellement les proies mais aussi les champs électriques émis par celles-ci. Leur anatomie aussi joue un rôle important dans le fait qu’ils soient de redoutables prédateurs.
► Les requins ont un odorat très développé. L’odorat a un rôle très important, aussi bien dans l’orientation que dans la recherche du partenaire sexuel.
Leur odorat leur permet surtout de repérer de très loin une proie blessée. Le requin retrouve sa proie en suivant un couloir odorant.
► Les yeux prennent alors le relais de l’odorat.
Certains requins voient les couleurs, surtout le bleu et le vert qui dominent dans l’eau. Ils sont aussi très sensibles aux contrastes. En revanche, l’analyse entre les formes leur est plus difficile.
Ils peuvent facilement confondre un surfeur allongé sur sa planche et une otarie.
Leur vision est bien adaptée à la vie marine. La taille et la forme des yeux d’un requin dépendent du milieu dans lequel il évolue. Les Requins Dormeurs ont des petits yeux : ils ne s’en servent probablement pas pour capturer leurs proies.
Les requins plus actifs possèdent des yeux plus grands : c’est le Requin Renard qui a les plus grands yeux.
La position des yeux du requin marteau, de chaque côté du museau, lui fournit un angle de vision plus grand.
Certains requins, comme le grand requin blanc, possèdent une paupière qui remonte vers le haut pour protéger l’œil au moment de la capture d’une grosse proie.
Les requins sont sensibles aux champs électriques émis par les animaux marins. Pour détecter de faibles champs électriques, les requins possèdent sous leur peau, au niveau de la bouche, un réseau complexe de capteurs : les ampoules de Lorenzini.
Ils détectent aussi le champ magnétique terrestre et peuvent s’orienter lors des migrations.
► Tous les requins n’ont pas des dents de la même forme. A chaque type de dent est associée une fonction différente. Elle est liée au régime alimentaire.
Certains requins comme le requin cornu possèdent des dents plates qui leur permettent de broyer les oursins. D’autres comme le requin blanc ont des dents acérées et crénelées qu’ils utilisent pour sectionner les poissons, les calmars ou les pieuvres.
D’autres encore comme le requin taureau ont des dents très pointues, en forme de crocs : ces requins avalent leurs proies sans les mâcher.
Pendant toute leur vie, les requins perdent régulièrement des dents. Celles-ci tombent en mangeant. Elles sont remplacées aussitôt, dans les 18 heures, par des dents de réserve. 5 ou 6 rangées de réserve sont plaquées dans la cavité buccale.
Un requin tigre peut produire, user ou perdre 24.000 dents triangulaires au cours de sa vie.
► La peau des requins est abrasive. Certains marins l’utilisaient autrefois pour nettoyer le pont des navires ou pour nettoyer les casseroles ! D’où le nom de peau de chagrin.
La peau des requins n’est pas recouverte d’écailles comme celle des poissons osseux mais elle est incrustée d’une multitude de denticules cutanés qui lui donnent un aspect rugueux.
Ces denticules sont de vraies dents miniatures, constituées de dentine et d’émail.
Les denticules ne grandissent pas avec le requin comme les écailles des poissons osseux. Lorsqu’ils sont usés ou abîmés, ils tombent et sont remplacés par de nouveaux denticules. La fonction principale de ces denticules est de faciliter la pénétration des requins dans l’eau. Ils représentent aussi une protection de l’ensemble du corps bien utile pour les individus de petites tailles.
La reproduction des requins
Les requins sont aussi originaux par leur stratégie de reproduction. Ils se différencient des poissons osseux par le mode de fécondation et par le nombre et la taille des œufs qu’ils produisent.
Chez les requins, la fécondation est interne.
La reproduction chez les requins commence par une parade nuptiale assez violente. Le mâle mord la femelle derrière la tête. Ensuite, c’est l’accouplement. Le mâle possède une paire d’organes copulateurs : les ptérygopodes. Ce sont des extensions de la nageoire pelvienne. Le mâle introduit un seul ptérygopode dans le corps de la femelle. Le sperme passe alors directement dans la cavité génitale de la femelle. Les ovules, émis par la femelle, sont peu nombreux mais de grosse taille.
Il existe chez les requins 3 modes de reproduction : l’oviparité, l’ovoviviparité et la viviparité.
► Chez les requins ovipares, la femelle pond des œufs enveloppés d’une coque souple mais solide. Les œufs sont soit accrochés à un support par des vrilles ou des « cornes », soit posés sur le fond et lestés par du sable agglutiné à des petits filaments collants. Ainsi accroché et protégé, l’embryon peut se développer jusqu’à l’éclosion, grâce aux réserves nutritives de l’œuf. Les requins ovipares sont souvent des requins de fond : les roussettes, les requins carpettes et les requins dormeurs. Leurs œufs ont des formes parfois originales ; l’œuf du requin cornu a une forme spiralée. En 2013, pour la première fois en Europe sont nés en captivité 5 petits requins zèbre à Océanopolis. Cette espèce pond des œufs d’une quinzaine de cm de long qui éclosent après 6 mois d’incubation.
►Chez les requins ovovivipares, l’œuf se développe et éclot à l’intérieur de l’utérus maternel. L’embryon se nourrit en consommant son propre vitellus, mais cette réserve n’est pas suffisante pour l’ensemble du développement de l’embryon. La femelle continue de produire des œufs non fécondés qui servent de nourriture à l’embryon. Chez certaines espèces (exemple : le requin taureau), les petits sont déjà des prédateurs avant la naissance. Ils dévorent leurs frères et sœurs dans le ventre de leur mère (adelphophagie). Après quelques mois, la femelle met bas et les petits mènent une vie libre et indépendante.
► Il existe aussi des requins vivipares comme le requin marteau, le requin bleu, l’émissole. Chez ces espèces le sac vitellin et la membrane de l’œuf adhèrent à l’utérus pour former un placenta. Dès lors, les aliments et l’oxygène passent directement de la mère à l’embryon par le cordon ombilical.
À la naissance, le juvénile est une réplique miniature de l’adulte.