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Les manchots peuvent-ils faire face aux dérèglements climatiques ?
Avec leur forme hydrodynamique et leur plumage dense, les manchots sont adaptés aux eaux glaciales de l’océan Austral où ils passent la majeure partie de leur vie.
Chaque année, les manchots reviennent à terre au moment de la reproduction où, l’un après l’autre, les adultes se relayent pour couver les œufs et nourrir les poussins. Durant ces périodes les adultes jeûnent et doivent rester sur leur nid pour assurer la protection de leur poussin.
Entre soleil plomb, tempêtes de neige, pluies verglaçantes ou encore banquise à perte de vue, ces dernières années, le dérèglement climatique s’est manifesté de bien des manières différentes en Antarctique.
Les manchots ainsi que les scientifiques sur place, doivent désormais s’adapter à ce nouvel environnement imprévisible. Découvrez comment, au cours de cette conférence passionnante, animée par Agnès Lewden.
« Les manchots subissent les dérèglements climatiques de différentes façons. La modification de leur habitat, avec entre autres la réduction de la banquise ces dernières années, est l’un des effets les plus visibles. Pourtant, d’autres facteurs affectent également leur santé de façon moins manifeste. En cela, j’étudie la physiologie des manchots afin de comprendre à plus long-terme les menaces qui pèsent sur les populations. » explique Agnès Lewden.
Depuis plus de 10 ans, Agnès Lewden s’est spécialisée dans l’étude de la thermorégulation chez les oiseaux. Dès son master en biologie, réalisé au Québec entre 2009 et 2011, elle s’intéresse à la capacité d’adaptation au froid : « J’ai étudié l’acclimatation au froid de la mésange à tête noire. J’ai donc passé deux hivers sur le terrain, en motoneige, dans le froid pour étudier comment ce petit oiseau de dix grammes faisait pour survivre, alors que j’étais frigorifiée. «
Ayant pris goût au froid, Agnès intègre la station Dumont d’Urville, en terre Adélie, en tant que biologiste/écologue d’octobre 2011 à janvier 2013. Par la suite, elle obtient son doctorat en 2017 et réalise un premier post-doctorat à Leeds (Royaume-Uni) pendant trois ans durant lesquels elle étudie le vol des oiseaux, mais toujours dans une idée d’échange de chaleur et de gestion de l’énergie. En 2021, Agnès candidate au programme post-doctoral international proposé par ISblue et prend part à une mission de trois mois en Antarctique.
« Ma dernière mission de terrain s’est déroulée en Antarctique sur la station scientifique de Dumont d’Urville soutenue par l’Institut polaire français. Durant cette campagne d’été de 3 mois, j’ai mesuré la température corporelle des manchots Adélie quotidiennement tout au long de leur saison de reproduction. Grâce à de nouvelles méthodes non-invasives, et après avoir identifié une quarantaine d’oiseaux repartis sur 20 nids, j’ai pu suivre l’évolution des températures de ces individus en fonction de différents paramètres tels que la température extérieure mais également l’ensoleillement des nids et la durée de jeûne des adultes. » raconte Agnès Lewden.
Deux interprètes en langue des signes, Laurène Pailler et Enora Guérot, seront présentes, à tour de rôle, toute la soirée pour rendre accessible le contenu de ce rendez-vous scientifique aux spectateurs sourds.
« Cela nous demande une certaine préparation pour appréhender le sujet et le texte de la conférencière. Nous sommes spécialistes de l’interprétation mais pas du sujet scientifique. Ce qui fait la richesse de notre métier c’est justement cette découverte de différents sujets. Celui de cette conférence s’annonce aussi dense et complexe qu’intéressant. » explique Enora Guérot, interprète.
Si les mots les plus simples comme « manchot » seront signés aisément par les deux interprètes, les termes plus spécifiques tel que « hydrodynamique » nécessiteront davantage de recherches afin d’être traduits au mieux.
« Nous interprétons tout ce qui se dira lors de la soirée. S’il y a un problème technique sur scène et que la conférencière y fait référence, nous le traduirons. Notre objectif est que tous les spectateurs aient les mêmes informations. Il faut que les personnes sourdes comprennent aussi s’il y a un problème de micro ou si un spectateur pose une question. » commente Enora Guérot, interprète.
Des places seront réservées dans l’auditorium d’Océanopolis afin de garantir une visibilité parfaite des interprètes par les personnes sourdes.
Notre intervenante pour cette conférence sera :
Agnès LEWDEN, post-doctorante internationale ISblue à l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM).
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