Depuis plus de 30 ans, Océanopolis agit pour la protection et le suivi des phoques en Bretagne. C’est en 1990, à sa création, qu’un Centre de soins pour mammifères marins voyait le jour à Brest dans son enceinte, permettant d’accueillir chaque année une vingtaine de jeunes phoques vivants échoués sur les côtes françaises.

En 2017, l’association ACMOMAssociation pour la Conservation des Mammifères et Oiseaux Marins de Bretagne se crée pour concentrer une expertise unique en France et constituer un véritable outil dédié aux soins, mais aussi à la conservation et à la recherche. Elle vise à renforcer le partage des compétences et des équipements pour la prise en charge des animaux en difficulté, le suivi des échouages et la veille sanitaire liée à la faune aquatique. Elle assure le suivi des individus après réhabilitation, et l’étude des populations, ainsi que des missions d’expertise auprès des autorités en charge de l’environnement.

ACMOM, dédiée à la faune aquatique et reconnue d’intérêt général, réunit quatre partenaires de longue date : l’association Bretagne Vivante, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), le Groupe Mammalogique Breton (GMB) et Océanopolis.

Les activités de l’association en 2021 :

Sur la saison 2021, les activités de l’association se sont concentrées autour 3 missions :

  • Le centre de soins : recueil, soins et retour en mer de jeunes phoques retrouvés en difficultés en Bretagne, et aussi sur le littoral du golfe de Gascogne

Parmi les espèces recueillies, il s’agit pour la majorité de phoques gris dont la répartition géographique est centrée sur les îles britanniques, la Bretagne correspondant à la limite sud de l’espèce. Soignés, ils sont relâchés dans le milieu naturel après plusieurs semaines.

24 phoques ont été recueillis et soignés par l’équipe du centre sur la saison 2020.
Une très grande majorité de phoques gris mais aussi deux phoques veaux marins ont été pris en charge portant le nombre total de phoques accueillis au centre de soins, depuis sa création en 1990, à 688. La saison s’est achevé le 29 avril 2021 avec le dernier relâcher.

  • La coordination du suivi des échouages en Bretagne dans le cadre du Réseau National Echouages (Observatoire PELAGIS)

Depuis 2017, le nombre d’échouages de cétacés montrant des traces de captures accidentelles a fortement augmenté dans le golfe de Gascogne, se traduisant par des échouages multiples, en particulier entre fin décembre et mars. Un groupe de travail national sur le sujet a été créé pour trouver des solutions avec les professionnels de la pêche. Les signes de captures accidentelles sont des marques de filet sur l’animal, des nageoires qui ont été sectionnées pour démailler l’animal, des trous de gaffe, des rostres cassées… L’espèce la plus concerné par les captures accidentelles est le dauphin commun
qui ces dernières années fréquente plus le plateau continental et s’expose donc aux engins de pêches.

En 2019, un peu plus de 400 cétacés se sont échoués sur le littoral de Bretagne. Au total, 9 espèces différentes ont été observées (Tableau 1). 70% d’entre elles sont des dauphins communs (Delphinus delphis). Le marsouin commun (Phocoena phocoena) est la deuxième espèce en nombre à s’échouer, correspondant au retour de l’espèce le long des côtes bretonnes depuis la fin des années 90. En 2019, le grand dauphin (Tursiops truncatus) occupe la troisième position avec un effectif restant tout de même nettement moins élevé que celui des dauphins communs.

  • La gestion des appels pour des oiseaux marins signalés en difficultés en Bretagne, le recueil de ceux de la région de Brest et du Finistère nord avant leurs transferts vers un centre de soins spécialisé

En 2020, 16 oiseaux ont été accueillis en transit ; il s’agissait dans la majeure partie des cas
de jeunes goélands argentés (grisards) tombés du nid et parfois blessés.

Lorsque les oiseaux sont blessés, l’équipe d’ACMOM les envoie pour un examen chez un des vétérinaires partenaires du réseau LPO en Finistère. Les oiseaux jugés transportables ont été transférés vers un centre de soins spécialisé (LPO île Grande ou Piaf) par des bénévoles de la LPO du Finistère et de Piafs.

Nos nouveaux programmes pour 2022

À l’approche de 2022, ces acteurs de la protection de la biodiversité préparent de nouveaux grands programmes.

 

Suivi par télémétrie des jeunes phoques gris réhabilités

Chaque année, l’association ACMOM recueille, soigne et réhabilite une vingtaine de jeunes phoques gris. Ces animaux sont pris en charge par le centre de soins situé à Océanopolis et mis à la disposition de l’association. Après la réhabilitation de 688 phoques gris depuis 1990, l’association aimerait aujourd’hui étudier la réacclimation de ces animaux en milieu naturel.

Si les observations d’animaux en mer ou sur le littoral après réhabilitation renseignent sur les lieux qu’ils fréquentent, elles ne permettent pas de faire un suivi sur plusieurs semaines de ces animaux dans leur environnement.

Afin d’avoir une analyse plus précise et détaillée des déplacements et des comportements quotidiens de ces jeunes phoques gris, la solution est d’équiper ces animaux de balises Argos.

Les lieux de signalement des phoques gris réhabilités par le centre de soins sont pour la plupart situés en Bretagne, avec parfois quelques observations outre-Manche, en particulier en Cornouaille, dans le Devon, au Pays de Galles et même en Irlande.

Déjà réalisé en 1997, cette opération avait permis de suivre quatre phoques gris pendant quelques semaines. Le premier individu s’était déplacé en Irlande et le second dans le sud de l’Angleterre. Le troisième avait effectué un déplacement dans le Devon avant de revenir en Iroise quand sa balise a cessé de fonctionner assez rapidement. Le quatrième s’était rendu dans le sud de l’Angleterre et autour de l’île de White.

  • Dans les années 90, les colonies de phoques gris de Bretagne (Archipel de Molène et Archipel des Sept Îles) ne comptaient que quelques dizaines d’individus, avec moins d’une dizaine de naissances par an.
  • Aujourd’hui, les colonies bretonnes de phoques gris totalisent quelques centaines d’animaux et le nombre de naissances a considérablement augmenté pour atteindre une cinquantaine de blanchons par an.

Le projet de l’association ACMOM est d’équiper de balises nouvelle génération des jeunes phoques gris du centre de soins pour étudier leur réhabilitation. L’objectif est d’équiper 4 animaux par saison de fonctionnement, ceci pendant 3 saisons consécutives, soit 2021/22, 2022/23 et 2023/24.

Pour cela, l’association travaille avec le Sea Mammal Research Unit (SMRU) de l’Université de St Andrews en Ecosse, le plus grand laboratoire européen travaillant sur les mammifères marins. Là-bas, une équipe dédiée conçoit et fabrique des balises pour le suivi des phoques, matériel maintes fois éprouvé partout dans le monde sur différentes espèces, que ce soient en zones polaires ou tempérées, et dont l’efficacité n’est plus à démontrer.

Il est souvent fait référence à une certaine philopatrie pour les phoques qui retourneraient instinctivement sur leurs lieux de naissance, parfois bien loin de l’endroit où ils ont été retrouvés en difficultés.

  • Qu’en sera-t-il des prochains animaux dont il sera possible de suivre les déplacements ?
  • Rejoindront-ils une colonie dès les premiers jours après leur retour en mer ? Quels seront leurs déplacements ? Utiliseront-ils un réseau de sites ? Chasseront-ils rapidement et à quelle profondeur plongeront-ils ? Chasseront-ils plutôt la nuit comme les adultes et aux mêmes endroits ? Quel sera le temps consacré au repos à terre par rapport au repos dans l’eau et aux autres activités (déplacements, chasse) ?

Ce projet est soutenu par la Fondation Nature et Découvertes dans le cadre de l’opération « Coup de main ».

Logo Nature et Découvertes

Observations des mammifères marins en rade de Brest

L’association ACMOM développe un nouveau programme de suivi des mammifères marins en rade de Brest comportant deux volets : l’un dédié au suivi des phoques gris et l’autre au recensement des observations de mammifères marins réalisées par le public.

  • Suivi des phoques

Depuis quelques années, les signalements d’individus en rade de Brest se multiplient. Ils concernent certains sites : la Cormorandière, l’île Ronde, la pointe de l’Armorique, les ducs d’Albe, Le Loc’h, le sillon des Anglais, la zone de conchyliculture ou encore le Bindy. Les animaux sont signalés souvent au repos dans l’eau ou au sec, et parfois en train de s’alimenter.

Les sites des étocs de Penmarc’h, de la chaussée de Sein et des Glénan font aujourd’hui l’objet de suivis mensuels à l’image de ce qui se fait dans l’archipel de Molène et celui des Sept Iles. L’ensemble de ces suivis ont été initiés par Océanopolis, pour certains au milieu des années 1990.

La rade de Brest est devenue un des sites utilisés par le phoque gris pour le repos et l’alimentation.  Zone relativement abritée des conditions météorologiques difficiles, la rade possède également des ressources halieutiques intéressantes en termes de proies pour les phoques gris (mulets, raies, dorades, rougets, tacaud, vielles…). L’activité nautique n’y est relativement élevée qu’en été, et cet espace présente de nombreux sites assez peu fréquentés et donc potentiellement intéressants pour la quiétude de l’espèce.

Au vu de ce constat, ACMOM a mis en place depuis l’été 2021 un programme de recensement des phoques gris en rade de Brest sur le long terme afin d’étudier la présence de cette espèce et les variations spatiales et temporelles de sa répartition.

Cette étude s’appuie sur la réalisation d’un circuit de recensement réalisé une fois par mois, lors des plus gros coefficients de marée et à basse mer, comme c’est le cas sur les sites faisant déjà l’objet de suivis protocolés. La réalisation sur le long terme de ce protocole permettra de savoir comment varie la fréquentation de la rade de Brest en termes d’effectifs, de catégories d’âge et de sexe en fonction des mois, des saisons et des années.

  • Programme participatif de suivi des mammifères marins

De nombreuses espèces de mammifères marins fréquentent les côtes bretonnes, certaines toute l’année et d’autres à certaines périodes de l’année : grand dauphin, dauphin commun, petit rorqual, globicéphale, dauphin de Risso, marsouin…  Certaines d’entre elles ont été observées à plusieurs reprises en rade de Brest.

Afin d’améliorer la connaissance sur la fréquentation des mammifères marins en rade de Brest, ACMOM a lancé cet été 2022 un programme de sciences participatives sur du long terme permettant de collecter les observations du grand public via un formulaire en ligne, qu’elles soient réalisées à partir de la côte ou en mer. Les plaisanciers, les professionnels de la mer ou les promeneurs contribueront ainsi à mieux connaître ces espèces emblématiques de la biodiversité marine.

Voir le formulaire

Aidez à financer ce projet

Pour en savoir plus, visionnez la vidéo du dernier relâcher de phoques de la saison 2020/2021 commentée par Sami Hassani, directeur d’ACMOM.

 

Comment s’impliquer dans ACMOM ?

Pour participer aux actions de l’Association Conservation Mammifères et Oiseaux Marins de Bretagne, il faut adhérer à l’une des associations ci-dessous :

  •     Bretagne Vivante
  •     Le Groupe Mammalogique Breton
  •     La Ligue pour la Protection des Oiseaux

Vous pouvez également soutenir ACMOM en faisant un don.

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Association Conservation Mammifères et Oiseaux Marins de Bretagne

Océanopolis
Port de Plaisance du Moulin Blanc, 29200 Brest
Tel. 02 98 34 40 52 / 02 98 34 40 40

 Avec le soutien de  : ENGIE Solutions

Et :

Que faire si je trouve un animal échoué ?

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