Chaque année, l’association ACMOM recueille, soigne et réhabilite une vingtaine de jeunes phoques gris. Ces animaux sont pris en charge par le centre de soins situé à Océanopolis et mis à la disposition de l’association. Après la réhabilitation de 688 phoques gris depuis 1990, l’association aimerait aujourd’hui étudier la réacclimation de ces animaux en milieu naturel.
Si les observations d’animaux en mer ou sur le littoral après réhabilitation renseignent sur les lieux qu’ils fréquentent, elles ne permettent pas de faire un suivi sur plusieurs semaines de ces animaux dans leur environnement.
Afin d’avoir une analyse plus précise et détaillée des déplacements et des comportements quotidiens de ces jeunes phoques gris, la solution est d’équiper ces animaux de balises Argos.
Les lieux de signalement des phoques gris réhabilités par le centre de soins sont pour la plupart situés en Bretagne, avec parfois quelques observations outre-Manche, en particulier en Cornouaille, dans le Devon, au Pays de Galles et même en Irlande.
Déjà réalisé en 1997, cette opération avait permis de suivre quatre phoques gris pendant quelques semaines. Le premier individu s’était déplacé en Irlande et le second dans le sud de l’Angleterre. Le troisième avait effectué un déplacement dans le Devon avant de revenir en Iroise quand sa balise a cessé de fonctionner assez rapidement. Le quatrième s’était rendu dans le sud de l’Angleterre et autour de l’île de White.
- Dans les années 90, les colonies de phoques gris de Bretagne (Archipel de Molène et Archipel des Sept Îles) ne comptaient que quelques dizaines d’individus, avec moins d’une dizaine de naissances par an.
- Aujourd’hui, les colonies bretonnes de phoques gris totalisent quelques centaines d’animaux et le nombre de naissances a considérablement augmenté pour atteindre une cinquantaine de blanchons par an.
Le projet de l’association ACMOM est d’équiper de balises nouvelle génération des jeunes phoques gris du centre de soins pour étudier leur réhabilitation. L’objectif est d’équiper 4 animaux par saison de fonctionnement, ceci pendant 3 saisons consécutives, soit 2021/22, 2022/23 et 2023/24.
Pour cela, l’association travaille avec le Sea Mammal Research Unit (SMRU) de l’Université de St Andrews en Ecosse, le plus grand laboratoire européen travaillant sur les mammifères marins. Là-bas, une équipe dédiée conçoit et fabrique des balises pour le suivi des phoques, matériel maintes fois éprouvé partout dans le monde sur différentes espèces, que ce soient en zones polaires ou tempérées, et dont l’efficacité n’est plus à démontrer.
Il est souvent fait référence à une certaine philopatrie pour les phoques qui retourneraient instinctivement sur leurs lieux de naissance, parfois bien loin de l’endroit où ils ont été retrouvés en difficultés.
- Qu’en sera-t-il des prochains animaux dont il sera possible de suivre les déplacements ?
- Rejoindront-ils une colonie dès les premiers jours après leur retour en mer ? Quels seront leurs déplacements ? Utiliseront-ils un réseau de sites ? Chasseront-ils rapidement et à quelle profondeur plongeront-ils ? Chasseront-ils plutôt la nuit comme les adultes et aux mêmes endroits ? Quel sera le temps consacré au repos à terre par rapport au repos dans l’eau et aux autres activités (déplacements, chasse) ?
Ce projet est soutenu par la Fondation Nature et Découvertes dans le cadre de l’opération « Coup de main ».