Intervenants :
François Molle, Directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et Éditeur en chef de la revue Water Alternatives.
Armelle Huruguen, Vice-Présidente du Conseil départemental et Présidente de la Commission Territoires et Environnement du Département.
Philippe Masquelier, Chargé d’études environnement – Division rade, ressources et usages de l’eau à Brest métropole.
Résumé :
L’eau douce est une ressource très commune à notre territoire, mais sa gestion durable et raisonnée à l’échelle locale, formera l’un des enjeux les plus importants pour ces prochaines décennies.
L’eau, ressource indispensable à la vie, couvre plus de 70% de la surface de notre planète. Malgré cette apparente abondance, l’eau douce ne représente que 2,5% du volume total de la Terre et moins de 0,02% de cette eau est accessible à l’être humain. Sa distribution géographique et la temporalité des précipitations, très inégalement réparties, rendent cette ressource inaccessible pour près d’un quart de la population mondiale, considérée en situation de stress hydrique.
Le 3e Rapport mondial des Nations Unies, informe que dans 10 ans, 47% de la population mondiale vivra dans des zones de stress hydrique élevé. L’augmentation des besoins dans un contexte de changement global interroge.
- Comment les pays actuellement exposés aux pénuries d’eau s’adaptent-ils ?
- Quelles sont les nouvelles pratiques agricoles, industrielles ou domestiques ?
- Outre la quantité disponible, la potabilité de l’eau forme aussi un véritable défi sanitaire mondial.
En Bretagne, 75% de l’eau potable provient des eaux surfaces, une situation inversée par rapport à la tendance nationale et liée au contexte géologique moins favorable à la présence de nappes souterraines. Ainsi pour le Finistère, 62% des prélèvements s’effectuent dans les cours d’eau. Malgré une pluviométrie généreuse en certains endroits, la ressource en eau y est vulnérable et la question de sa disponibilité se pose au regard des effets attendus du changement climatique et notamment de l’évolution de la répartition saisonnière des pluies (moins efficaces en termes de recharge des nappes).
Les enjeux qui en découlent sont d’ordre socio-économiques, d’aménagement et environnementaux.
En Pays de Brest, la sécheresse de 1976 a convaincu de l’importance de sécuriser l’alimentation en eau à travers la construction du barrage du Drennec, opérationnel en 1982. À l’approche de sa quarantième année, cet équipement, en soutien d’étiage de la rivière Elorn, supporte la volonté de sécuriser la distribution en eau potable, d’anticiper les périodes de sécheresse dans un contexte de changement global, de soutenir les activités socio-économiques qui pourraient en dépendre et de préserver la pérennité des écosystèmes aquatiques.
En parallèle, le Conseil Départemental du Finistère s’investit dans un programme opérationnel et collaboratif « Finistère eau potable 2050 », visant à partager les retours d’expérience des territoires et favoriser l’expérimentation de solutions nouvelles, dans un objectif de sécurisation collective et solidaire des finistériens, avec une possible dimension de planification.